L'efficacité énergétique soutenu par les Primes Éco Énergie

Le ministre de l'Environnement, du développement durable et de l'énergie, Philippe Martin, a choisi le 10 décembre dernier pour partager les objectifs que s’est fixés la France pour la troisième période du dispositif des certificats d'économies d'énergie (2014-2017). Il a tenu à préciser que pour ces trois ans, les objectifs à atteindre en termes de réduction de consommation énergétique seront doublés par rapport à ceux qui ont été fixés pour la deuxième période.

Les objectifs du dispositif de certificats d'économie d'énergie de la France, enfin dévoilés

La directive européenne sur l'efficacité énergétique a imposé aux États membres un objectif de réduction de consommation énergétique d’au moins 1,5 % entre 2012 et 2020. La France rejoint ainsi la liste des pays qui doivent publier leurs objectifs pour chaque tranche de trois ans entre ces deux dates. Pour rappel, la date limite pour la troisième période s’était close le 5 décembre dernier. De son côté, le ministre affirme avoir respecté ce délai avant d’annoncer officiellement les objectifs de la France pour la troisième période du dispositif des certificats d'économie d'énergie s’échelonnant de 2015 à 2017.

Les objectifs annoncés sont assez ambitieux malgré les primes éco énergie. De plus, il faudra que la France pense à revoir et à améliorer ses instruments réglementaires, financiers et fiscaux, sans quoi elle aura du mal à atteindre son but et à apporter sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.

Les experts en efficacité énergétique prennent la parole

Économistes, responsables politiques, responsables d'organisations non gouvernementales et d'entreprises proposent notamment des solutions qui permettraient d’accélérer les choses. Patrick d’Humières, président de l’Institut RSE management, estime qu’une fiscalité d'entreprise pour le développement durable est la clé de toute chose. D’après cet économiste reconnu, les États membres se devront de revoir leur fiscalité d’entreprise afin de rester attractifs à l’investissement tout en protégeant la ressource publique. Ce concept pourrait être attrayant dans la mesure où tout le monde peut y gagner puisque les externalités de l'activité des entreprises sur l'environnement et la société y seront mieux mesurées.

Après que Philipe Martin ait défini les objectifs de réduction de la consommation énergétique de la France pour la troisième période, il serait judicieux de redonner sa place au marché des certificats d'économie d'énergie pour que les objectifs soient atteints plus rapidement.

Selon Baptiste Perrissin Fabert, économiste de l’environnement au Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (CIRED), la meilleure manière de financer la transition énergétique est de laisser tomber les hausses d’impôt au profit du crédit d’impôt en cumulant bien sur avec les primes éco énergie. Selon son avis, si la Banque centrale européenne et le système bancaire acceptent les « crédits carbone » comme des alternatives à leurs outils de crédits alors, l’épargne et le crédit bancaire pourront être dirigés vers l'investissement dans des projets « décarbonés ».

Julien Aubert, député de Vaucluse, co-président du groupe d’études Énergies, membre titulaire du Conseil National de la Transition écologique, estime que la stratégie de transition énergétique établie par le gouvernement restera floue dans la mesure où les fondements de tels objectifs sont difficiles à établir.

Florent Compain des Amis de la Terre, Jon Palais de Bizi et Geneviève Azam d’Attac ont des avis bien posés sur le sujet. D’après eux, la finance publique est le seul recours intéressant pour accélérer les choses. En effet, ils trouvent que l’État français possède les atouts financiers qui lui permettraient de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.

Source : Primes éco énergie.fr